Choix 18
un crâne posé là depuis des lustres, épargné par le vent,
niché dans les fins-fonds-forestiers, tel un temple millénaire recueillant le sacré,
il est l’enjeu vivace d’un combat larvé entre 2 entités;
là l’engrenage statufiant nos mémoires oubliées, rebut cliquetant.
Ici un aveuglement courroucé supporte l’envahissement des pulsions racinaires,
le visage stoïque momifié, lèvres retroussées et pupille dilatée,
donnant un appui à la coursive raccourci des troncs,
épousant sa forme ovalaire les repousses d’arabesques cuivrées s’élèvent au-dessus de lui …
collées les feuilles mimétiques s’ajuste en symbiose : sève et sang glacés;
je vois le vivant en commun s’accoupler, espérant réussir son périple,
ou bien l’homme machine servira son IA comme un dévot sans remord ?
2 sphères imbriquées soufflent l’hébétude du diminué naturel, de l’augmenté virtuel,
mais tandis que ces mondes résonnent dans la vacuité des synapses oubliées,
je vois se lever dans un souffle d’air l’homme enfoui ...
c’est comme un conte, il va se secouer et marcher tranquille, s’agenouiller,
et boire dans ses mains en coupe l’eau du ruisseau,
sur sa peau restent marqués des tatouages indélébiles,
la trace des feuilles est comme une accolade vitale… il a enfin bougé.
Patrice AleCki après deux rencontres steam-punk Eymoutiers 08 2024